L'équipe du CIEDEL, années 90

Le CIEDEL, 30 ans d’existence inscrits dans 75 ans d’histoire

Fondé en 1990, le CIEDEL aura 30 ans en 2020. Derrière ces 30 années se cache une histoire de 75 ans de formation aux questions de développement. Si le CIEDEL a beaucoup évolué avec les professionnels, organisations et institutions qu’il accompagne, les principes de sa fondation posés en 1990 restent aujourd’hui un socle important. Une journée publique sera organisée à Lyon le 16 juin 2020.

Les prémices du CIEDEL : l’Institut Social

Le CIEDEL plonge ses racines dans l’Institut Social, fondé en 1944 au sein de l’Institut Catholique (aujourd’hui Université Catholique de Lyon). Dans ce contexte d’après-guerre, Emmanuel Gounod, alors doyen de la Faculté de Droit, et Joseph Folliet, le Président de la Chronique Sociale, décident de lancer ensemble une aventure originale et novatrice en fondant cet institut : au lendemain de la Libération, ils souhaitent “contribuer à la reconstruction morale et sociale de la France en accueillant des étudiants des diverses facultés qui veulent contribuer à cette reconstruction“.

On retrouve déjà dans l’Institut Social des composantes importantes du futur CIEDEL – la formation pour le développement et surtout le croisement des publics et des thématiques permettant de réfléchir le développement comme une discipline transversale. L’Institut Social donnera aussi naissance à de nombreux autres instituts (ISSA, IESL, ESDES, IDHL, ISF…).

Après les indépendances, l’Institut Social s’ouvre aux professionnels du Sud

Après 1960, les indépendances des anciennes colonies posent de nouvelles questions de développement. En 1962 , l’Institut Social et la Chronique Sociale s’associent de nouveau pour fonder le Centre de Croissance des Jeunes Nations qui a pour but d’accueillir, informer et documenter tous ceux qui désirent mieux connaître les problèmes posés par le développement économique et social dans les jeunes nations d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine. Cette création se trouvera renforcée par l’encyclique Populorum Progressio (1967) sur le développement des peuples.

L’Institut Social deviendra alors l’Institut de Sciences Sociales Appliquées (ISSA) puis l’Institut d’Etudes Sociales de Lyon (IESL). Il accueille à la fois des professionnels du Sud souhaitant se renforcer sur les questions de développement, et des étudiants français, principalement de futures infirmières en attente de pouvoir rentrer à l’école d’infirmière. On y enseigne les sciences sociales dans un groupe interculturel riche.

Fin 1980, l’intuition qu’il faut rapprocher pratiques de développement et formation et faire le choix du développement local

En 1990, les fondateurs du CIEDEL, membres de l’IESL, font un constat difficile : les pays sous-développés (selon la terminologie de l’époque) sont surendettés, les Etats n’arrivent pas à donner, seuls, l’impulsion du développement, et l’aide au développement ne connait pas d’aboutissement significatif…

Ils ont donc l’intuition qu’il faut contribuer à l’émergence du local comme brique de base de la démocratie et du développement, comme espace d’expression et d’action des acteurs. Mais pour former des agents de développement en capacité à appuyer cette émergence, la formation de l’IESL doit évoluer. Les fondateurs dont le directeur de l’époque (Bernard Husson) estiment que pour peser sur la société, il faut pouvoir rapprocher les idées de Croissance des Jeunes Nations (pour peser il faut agir à l’intérieur de la société) et de l’UCLy (pour peser il faut former). Ils séparent alors les étudiantes infirmières et les professionnels de développement du Sud, qui ont besoin de compétences plus spécifiques que les apports en Sciences Sociales de l’IESL.

Cette intuition aboutit à la séparation de l’IESL en deux entités :

  • La création de la formation en psychopédagogie, à destination des étudiant(e)s infirmier(e)s
  • La création du CIEDEL qui sera assumée par des formateurs également acteurs de terrain et visera à renforcer de manière très concrète les professionnels du développement

En 1990, le choix du développement local et de travailler sur les pratiques

De là est née la formation d’ingénieur en développement local que le CIEDEL fait vivre et évoluer depuis 30 ans. La formation s’attache à encourager le dialogue entre le local et les autres niveaux de territoire, et entre les différentes familles d’acteurs dans des espaces de gouvernance territoriale.

Au fil des décennies, l’activité de formation du CIEDEL s’est enrichie de nouveaux cursus comme les diplômes universitaires « développement local et droits humains » (en coopération avec l’IDHL) et « citoyenneté et territoires » dans le cadre du réseau international PROFADEL.

En 2020, pour ses 30 ans, le CIEDEL organise un travail sur l’Histoire de ses formations avec pour enjeu une analyse prospective  sur les évolutions à venir pour continuer à contribuer à une pleine reconnaissance des groupes sociaux fragiles au sein des sociétés.

Un travail plus approfondi sur l'histoire du CIEDEL, de l'Institut Social et des formations sera réalisé en 2020.

Ce travail rétrospectif servira aussi à alimenter le travail prospectif sur l'évolution des formations du CIEDEL, en identifiant les points qui ont forgé l'identité et les grandes spécificités des formations du CIEDEL.