Un atelier Paix, Sécurité et Développement fin mai à Lyon

Du 27 mai au 1er juin 2019, le CIEDEL et le Réseau des Praticiens du Développement organisent un Atelier du Réseau sur la thématique montante “Paix, sécurité et développement“. L’atelier réunira à Lyon des membres du Réseau des Praticiens du Développement qui font face à la montée de la violence dans leur métier et/ou sur leur territoire, pour construire des analyses et des outils à partir des situations rencontrées sur le terrain. L’atelier est organisé avec le soutien financier de la Région Auvergne Rhône-Alpes.

Depuis maintenant près de dix ans, de nombreux pays dans lesquels travaillent le CIEDEL et les professionnels qu’il forme (Réseau des Praticiens du Développement), notamment la zone sahélienne ou la France (mais pas que), sont victimes de la montée en puissance de groupes armés terroristes. Les situations sont différentes mais les origines semblent avoir des points communs, avec des mouvements qui arrivent à enrôler des jeunes et moins jeunes de toutes origines et statuts pour perpétrer des actions violentes sur les territoires, parfois contre leurs proches, voisins, amis…

Si un certain nombre d’analyses ont été faites par rapport à ces situations, elles sont souvent saisies par des experts, avec un point de vue externe et/ou macro. Le but de l’Atelier du Réseau est de permettre à des professionnels qui vivent la dégradation de la situation sur le terrain de partager des expériences et observations de terrain pour construire collectivement une analyse, qui croise les problématiques de développement et celles de la montée de l’insécurité. La thématique semble aujourd’hui incontournable.

Questionner la pertinence des actions de développement en même temps que le cadre de sécurité minimum pour leur mise en place

Concrètement, et si on écarte les hypothèses simplistes de groupes agissant de manière violente mais sans but concret, ces situations posent la question de l’efficacité des actions ou politiques de développement menées depuis 30 ans. Elles poussent ou devraient pousser les agents de développement local (et tous les acteurs qui travaillent avec eux) à s’interroger à deux niveaux sur la montée de ces violences :

  • Un premier niveau sur les origines de ces mouvements et la part de responsabilité des “développementistes“. Par leur posture, leur éthique ou encore le modèle de développement qu’ils proposent, les agents de développement n’ont pas un rôle neutre sur les territoires et ont tout intérêt à faire l’autocritique de leurs pratiques. Autrement dit, il est important de pouvoir se questionner sur la pertinence des actions de développement. Un article avait été écrit à ce sujet sur notre site il y a quelques mois.
  • Un deuxième niveau sur la situation de sécurité sur les territoires et les marges de manœuvre qu’a un agent de développement local pour continuer à travailler sans se mettre en danger ou mettre ses partenaires (ou la population) en danger. Tous les agents de développement ont besoin d’avoir des repères, qu’ils travaillent dans un environnement très sécurisé ou non, sur l’évolution de l’influence et des objectifs des groupes violents sur son territoire.

Des questionnements qui visent à faire émerger des changements

L’objectif de l’Atelier est d’entamer une réflexion qui puisse mener à un changement des pratiques de développement ciblées comme problématiques.

Sur les fondements de nos actions :

  • Comprendre les causes profondes du développement des mouvements terroristes sur les territoires
  • Comment éviter que les actions que nous menons contribuent à aiguiser, à alimenter, voire à créer des conflits ?) ;
  • Concevoir des alternatives aux actions, aux démarches et aux comportements que nous avons pour contribuer à lutter contre le développement de ces mouvements ;
  • Développer des outils d’analyse d’impact de nos actions.

Sur la sécurité des personnes :

  • Concevoir et diffuser des pratiques simples permettant de garantir un minimum de sécurité des biens et des personnes.

A noter que les Ateliers du Réseau rassemblent des membres du Réseau des Praticiens du Développement mais que des événements ouverts au public (conférences…) et une mise à disposition des ressources sont en général prévus.