Demba Keita, conférence 30 ans CIEDEL

Conférence « Vingt ans de lutte pour rétablir la paix : l’exemple de la Casamance »

Un développement plus inclusif comme alternative au fractionnement de nos sociétés

Le cycle des conférences « fil rouge » des 30 ans du CIEDEL

Pour ses 30 ans, le CIEDEL propose plusieurs conférences autour des nouveaux enjeux de formation des acteurs du développement local. Cette première conférence s’intéresse au lien entre développement, paix et sécurité, un sujet important pour les acteurs du développement local qui agissent sur des territoires où la cohésion sociale se dégrade.  Si l’exemple est sénégalais, la thématique concerne, avec des nuances différentes, la plupart de nos pays où le projet de société se morcèle et accentue les tensins sur les territoires.

S’inscrire à la conférence (gratuit)

Mercredi 4 mars, 18h – 20h

A l’Université Catholique de Lyon, Amphi Suzanne Aubert,
10 place des archives, 69 002 Lyon

L’invité : Demba Keita, fils de paysan devenu acteur important de la paix sur son territoire

Demba Keita est originaire de Mahmouda, un village rural de Casamance, dans la région de Ziguinchor (Sénégal). A la fin des années 80, il était au cœur de la zone dans laquelle a démarré le conflit armé qui a fait basculer son village, sa région et probablement sa vie.

La conférence : sur l’importance de faire des liens entre pratiques et approches de développement et situation d’insécurité sur les territoires

A travers l’exemple de la Casamance, cette conférence s’attachera à montrer comment les choix de développement d’un territoire peuvent contribuer à y maintenir ou renforcer la paix… ou au contraire renforcer les divisions qui mènent à des situations de conflit, d’insécurité, de morcellement de la société. L’engagement de Demba Keita et de son association l’APRAN-SDP pour contribuer à rétablir la paix en Casamance nous donnent un éclairage important sur le rôle que peuvent prendre les acteurs de développement local (ici paysans) dans un processus de paix. Mais aussi le lien fort qui existe entre les choix de développement d’un territoire (comme son mode de gouvernance) et sa situation sécuritaire.

La Casamance : un exemple parmi d’autres de fragmentation de la société

Ce conflit, qui préfigurait peut-être de la situation actuelle d’insécurité qui met en péril de nombreux territoires du Sahel et d’ailleurs, a dressé les uns contre les autres « frères indépendantistes et partisans de l’État », affectant des millions d’habitants de la région. Il a pris une dimension transfrontalière (Sénégal, Guinée Bissau, Gambie), complexifié par les politiques des différents états et des indépendantistes. Touché dans son village, Demba Keita, fils de paysan, s’est progressivement construit comme une figure importante du processus pour rétablir la paix dans la région.

 

Le livre : le récit vu de l’intérieur d’un acteur du développement

A travers son récit et celui de son association, raconté dans le livre « Vingt ans de lutte pour rétablir la paix » (collection « Porter les Paroles Paysannes », éditions GRAD-s, 2019), Demba Keita nous éclaire sur les jeux politiques complexes mais aussi les rencontres simples qui peuvent mener vers la paix. C’est aussi une sorte de parcours initiatique d’un fils de paysan découvrant, au cœur de son engagement, l’importance du développement local pour son territoire. Et devenant petit à petit une cheville ouvrière du changement.