Recherche sur l'Intérêt local de l'Action Internationale des Collectivités Territoriales
Recherche sur les effets locaux des coopérations de territoire à territoireContexte du projet
En 2016, le Ciedel faisait le constat que les coopérations décentralisées étaient fortement questionnées sur leur intérêt local, sur fond de remise en cause de la solidarité internationale. La question posée était finalement : une collectivité territoriale a-t-elle vocation à financer des actions hors de son territoire sans avoir à en démontrer l’intérêt pour ses contribuables ? Les services de coopération décentralisée et les élus n’avaient la plupart du temps pas de réponse argumentée à une question qui ne se posait pas dans les mêmes termes auparavant.
Le projet : une recherche appliquée pour contribuer à donner des réponses sur l’intérêt local de l’action internationale des collectivités territoriales
Pour contribuer à la réflexion dans ce secteur qu’il connait bien et accompagne depuis 25 ans, le Ciedel s’est engagé à travailler cette question sous la forme d’une recherche appliquée sur les effets de l’action internationale sur les territoires et les conditions requises pour que ces effets se manifestent.
Pour réussir à couvrir la diversité des champs visés (ensemble régional Auvergne – Rhône Alpes sur différents secteurs d’intervention), la recherche a été conduite dans le cadre d’un groupe de travail du GIP RESACOOP et a réuni un grand nombre d’acteurs différents. Le Ciedel a aussi mobilisé les professionnels en formation à Lyon à l’occasion de leurs stages terrain.
Objectifs de la recherche
Les objectifs au commencement de la recherche pouvaient être résumés en trois points :
- Contribuer à éclaircir les termes du débat (autour de l’action extérieure des collectivités territoriales et autour de la notion d’intérêt local)
- Identifier les résultats et les effets de la coopération internationale sur les territoires (recueillir des témoignages, des faits, des données qui constituent des éléments tangibles)
- Identifier à quelles conditions la coopération internationale répond à un intérêt local
Évolutions de la recherche
En 2018, les résultats ont étés mis en débat, un glossaire a été produit et la recherche a été croisée avec les recherches sur l’internationalisation des villes et des territoires.
Cependant, 2 ans après le commencement de la recherche, plusieurs évolutions ont apporté d’autres éléments d’analyse à la crise que connait la coopération décentralisée :
- Les lois Notre et Maptam ont demandé beaucoup de temps et d’énergie aux collectivités territoriales et n’ont pas été propices au développement de nouveaux projets ;
- Les contraintes budgétaires imposées par l’Etat ont mis en difficulté la capacité des collectivités à s’engager (réduction de budget et des effectifs) ;
- Le fort renouvellement des exécutifs efface du discours des politiques l’engagement au Sud ;
- Des nouvelles thématiques comme l’eau, l’assainissement et les déchets viennent au-devant de la scène mais l’appui à la décentralisation et l’appui institutionnel tendent à disparaitre.
Il ne s’agit donc plus seulement de mesurer l’intérêt local, il s’agit de mesurer ce que produit l’action publique et la mobilisation des acteurs des territoires au Sud et au Nord.